Quelle gouvernance pour une performance optimale de l’entreprise?
ESS France et Aéma Groupe avaient engagé des réflexions communes sur l’enjeu de la gouvernance des entreprises dès le Congrès de l’ESS en 2021, en appelant alors à « faire entrer la société dans l’entreprise ». Ces réflexions se sont poursuivies en 2022 dans le cadre d’une démarche exploratoire qui est venue interroger huit structures de l’ESS. À chaque étape, le projet a été soutenu par un comité scientifique composé de chercheurs et d’acteurs de l’ESS.
La gouvernance, un sujet central pour imaginer l’entreprise de demain
Mettre l’entreprise au service du bien commun est une ambition largement partagée. En témoignent les nombreux débats imaginant l’entreprise de demain, qui devra être capable de faire face aux grandes transformations en cours, et en premier lieu celle de la nécessaire transition écologique. L’entreprise devra donc nécessairement s’emparer du sujet de ses responsabilités.
Les modalités de gouvernance d’une entreprise apparaissent comme un socle indispensable pour effectuer ce virage. En effet, la capacité d’une entreprise de s’ouvrir sur la société est déterminante dans sa capacité à intégrer de nouvelles préoccupations : sociales, territoriales, environnementales… au-delà de sa seule performance économique. Il apparaît que c’est à la condition d’un partage du pouvoir avec une multiplicité de parties prenantes que la performance d’une entreprise peut revêtir un caractère pluriel. Ainsi, l’approche de l’ESS d’une gouvernance représentative et partagée est féconde pour inspirer l’entreprise de demain à côté des modèles sociaux et solidaires existants.
La gouvernance dans l’ESS, l’axe central de sa performance ?
Ainsi, ESS France a souhaité apporter la preuve de cette hypothèse, en étudiant dans quelle mesure les modalités de gouvernance d’une entreprise peuvent générer une performance pluridimensionnelle (économique, sociale, environnementale, territoriale) et, dans le cas de l’ESS, constituer en tant que tel un axe de sa performance tout en révélant une certaine vision de l’intérêt général et d’aspirations collectives.
Huit entretiens ont été organisés avec des structures de l’ESS, car les modalités de gouvernance (dans leur dimension formelle comme informelle) propres à l’ESS confèrent à ce « mode d’entreprendre et de développement économique » (art 1 loi du 31 juillet 2014) un rapport particulier à ces enjeux, la prise de décision visant avant tout à faire vivre le projet de la structure, à le renouveler et à le traduire en action.