Egalité professionnelle F/H dans l’ESS : une dynamique positive
L’UDES a organisé le 21 septembre 2021, au ministère de l’Economie, des Finances et de la Relance, une webconférence sur le thème « Egalité professionnelle femmes / hommes dans l’ESS : des ambitions aux actes ». A cette occasion experts, employeurs de l’ESS et représentants de branche sont intervenus afin de faire un point de situation dans les secteurs et entreprises de l’ESS mais aussi de s’inspirer de témoignages et de bonnes pratiques participant à l’amélioration de la situation dans les structures. Elisabeth Moréno, Ministre chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l'Égalité des chances et Olivia Grégoire, Secrétaire d’Etat chargée de l’Economie sociale solidaire et responsable, sont également intervenues en ouverture et clôture de la manifestation.
Des inégalités persistantes
L’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes représente encore aujourd’hui un défi majeur pour les entreprises, dont celles de l’économie sociale et solidaire. Pour preuve, l’écart de salaire entre femmes et hommes est de 24% en France (il est de 23% dans les entreprises de l’ESS).
Lors de la table ronde d’introduction, Hélène Furnon, cheffe du service des droits des femmes et de l'égalité entre les femmes et les hommes au ministère chargé de l’Egalité entre les femmes et les hommes, a souligné que la crise avait exacerbé les inégalités entre les femmes et les hommes, ces dernières ayant assumé en grande majorité la charge du travail domestique. Elles sont d’ailleurs plus nombreuses que les hommes à ne pas avoir repris le travail après la crise.
Les entreprises de l’ESS n’échappent aux inégalités. Très féminisée – elles comptent 69% de femmes salariées – elles sont marquées par un plafond de verre très présent - seulement 56% de cadres féminins, 45 % de femmes membres de conseils d’administration et 37 % de femmes présidentes – et une mixité encore difficile dans certains métiers et secteurs.
Conscients des enjeux liés cette problématique, employeurs et branches de l’économie sociale et solidaire ont engagé différentes actions ces dernières années pour proposer des solutions.
Le dialogue social, un levier puissant pour passer à l’action
L’ESS se montre plus volontariste que d’autres secteurs sur la question de l’égalité professionnelle femmes/hommes. Sébastien Darrigrand, Directeur général de l’UDES, a ainsi rappelé que l’Union avait négocié et signé en 2015 avec l’ensemble des organisations syndicales de salariés un accord multiprofessionnel sur le sujet. « Nous comptons une croissance de 110 % des accords d’égalité femmes-hommes dans les entreprises de notre secteur contre 50 % seulement dans celles du secteur marchand, dont 5 % dans des structures de moins de 50 salariés. Dans l’ESS, on négocie plus qu’ailleurs » souligne le Directeur général.
Des actions pour favoriser la mixité
Plusieurs secteurs de l’ESS sont particulièrement touchés par la non-mixité de leurs métiers. C’est notamment le cas dans l’aide et les soins à domicile où les femmes représentent 95% des effectifs. Lyse Peyrouset, directrice de l'ADMR des Dolmens (Ille-et-Vilaine) en témoigne « En 2015, l'inspection du travail a alerté notre structure sur la question de la diversité. À l'époque, sur cent salariés, nous comptions 2 % d'hommes. ». Accompagnée par la DIRECCTE, elle lance alors une réflexion associant un représentant du personnel afin d’attirer plus d’hommes. « Nous avons par exemple arrêté de genrer les offres d'emploi en ne les mettant plus au féminin. Nous avons aussi porté une plus grande attention aux conditions de travail. » L’association compte aujourd’hui 7% d’hommes. Si le chemin semble encore long – réticence des usagers à se faire accompagner par des hommes, temps partiel, fractionnement des temps de travail, … - l’enjeu est identifié et la dynamique enclenchée.
La manifestation s’est terminée sur le témoignage de Catherine Touvrey, Directrice générale d’Harmonie Mutuelle, qui a partagé son expérience et est revenue sur son parcours professionnel et sur ses convictions de femme dirigeante de l’ESS.