Communiqué de l'UDES
Alors que le projet de loi « pour une nouvelle société de travail et de l’emploi » est présenté ce mercredi devant le conseil des ministres, l’UDES a présenté sa position à Thibaut Guilluy, haut-commissaire à l’emploi et à l’engagement des entreprises et auteur du rapport ayant préfiguré le nouvel opérateur « France Travail ».
L’Union des employeurs de l’économie sociale et solidaire salue de prime abord l’ambition forte et la volonté de mieux accompagner les demandeurs d’emplois les plus fragiles en développant la contractualisation et le lien à l’emploi. Ce qui fonctionne avec le contrat d’engagement jeune porté par les missions locales peut être élargi à l’ensemble des demandeurs d’emplois.
Pleinement engagée dans l’accueil et l’accompagnement social et professionnel des personnes les plus vulnérables1, l’UDES salue tous les éléments qui peuvent développer l’attractivité des métiers en direction d’une large cible de publics et notamment ceux qui ne sont pas suffisamment insérés dans l’emploi.
L’économie sociale et solidaire est également un formidable laboratoire pour accompagner les freins périphériques à l’emploi notamment sur les questions des gardes d’enfants, du logement social ou des mobilités durables dans les territoires.
L’intégration des publics spécifiques et plus fragiles que d’autres suppose :
Que France Travail renforce ses liens de coopération avec l’UDES, de sorte à pouvoir s’appuyer sur les solutions portées par les employeurs sociaux et solidaires, les organismes de formation de l’ESS et les acteurs de l’insertion par l’activité économique (IAE).
De prendre en considération les modèles et les spécificités d’emplois de l’ESS dans l’offre aux entreprises qui sera déployée dans les territoires, y compris dans l’évolution de l’architecture des codes ROME sur les familles de métiers.
D’intégrer l’UDES et ses membres dans les instances de gouvernance du nouvel opérateur au niveau national, régional, départemental et local.
« Le projet de transformation de Pôle Emploi en France Travail n’aura d’utilité que s’il contribue à faire un bond en avant dans la réduction de la pénurie d’emplois dans les secteurs en tension. Le haut-commissaire a indiqué vouloir faire de l’UDES et des employeurs de l’économie sociale et solidaire des partenaires essentiels des dispositifs visant à « aller vers » les personnes éloignées ainsi que sur la levée des freins périphériques à l’emploi. Nous y sommes prêts à condition que les modèles économiques de nos entreprises, notamment associatives, puissent être pris en compte dans le cadre des marchés publics et des appels à projet », indique Hugues Vidor, président de l’UDES.
Répondre à l’ambition de performance du service public de l’emploi, implique par ailleurs des moyens humains et financiers accrus pour l’accompagnement des parcours d’intégration et des transitions. Le projet de loi de finances devra clarifier la segmentation des grandes lignes budgétaires annoncées :
Les personnes en situation de handicap ont besoin d’être accompagné dans leur intégration et dans l’adaptation de leur poste de travail.
Les bénéficiaires du RSA doivent impérativement pouvoir compter sur un « sas d’insertion sociale et professionnelle », en s’appuyant sur les associations d’IAE dont c’est le métier. Aujourd’hui, la majorité́ d’entre eux est en dehors de toute démarche d’accompagnement par le service public de l’emploi.
Les personnes sollicitant un poste en horaires atypiques doivent avoir des modes de gardes d’enfants facilités pour assumer leur emploi.
Les saisonniers doivent bénéficier d’un accès facilité à la mobilité́ et au logement.
Sur l’ensemble de ces questions, nous prenons acte de l’ambition affichée par le Gouvernement et nous serons attentifs aux conclusions des expérimentations en cours dans 18 départements auprès des bénéficiaires du RSA et plus largement sur les évolutions réglementaires à venir pour dessiner les contours du nouvel opérateur.
L’UDES, très attachée aux logiques d’évaluation des impacts sociaux des activités, entend peser pour que le nouvel opérateur produise des indicateurs et une logique de reporting accrue permettant d’aller vers un « plein-emploi de qualité » auquel aspire l’ensemble de nos concitoyens.
1Au travers des missions locales, des ateliers et chantiers d’insertion, des régies de quartier, des organismes de formation à but non lucratif, des entreprises adaptées et des associations qui contribuent à l’insertion professionnelle des jeunes et des demandeurs d’emploi.