La Scop Carte Blanche, une cantine citoyenne en circuits courts
1. Pouvez-vous présenter votre structure et son activité ? Comment votre activité s’est-elle construite, quels sont les besoins auxquels vous devez répondre notamment en ce qui concerne votre territoire ?
Initiative citoyenne partagée par des parents et des cuisiniers au parcours gastronomique, nous avons recours à un grand nombre de produits locaux, nous pratiquons une cuisine artisanale, et nous participons à de nombreuses animations pour sensibiliser le jeune public aux problématiques sociales, environnementales, et de démocratie alimentaire.
Pensée comme une expérimentation et comme le "retour des cuisiniers dans les cantines", notre action a démontré son efficacité auprès des familles et des communes rurales que nous servons depuis 2018. Nous avons réussi le pari d'une réhumanisation des échanges à l'échelle d'une communauté locale, depuis les agriculteurs, les cuisiniers, les personnels de l'éducation populaire, les élus et jusqu'aux enfants.
Nous participons activement aux politiques alimentaires de notre territoire (Grand Besançon Métropole et alentours) pour une alimentation plus sûre, plus saine, accessible à tous, et qui garantit un débouché concret pour les producteurs locaux.
Le projet dans son ensemble est pensé pour être réplicable.
2. À quels enjeux socio-économiques est-ce qu’elle répond ?
Les tensions agricoles se manifestent de manière criante dans les cantines : des produits industriels ultra-transformés, irradiés, mondialisés, prêts à réchauffer, qui ne font ni honneur à nos agriculteurs, ni à la tradition française pour la gastronomie, et encore moins au respect d'un futur désirable dû aux jeunes convives. Nous tentons de redonner du sens au métier de cuisinier, pour lequel beaucoup de nos collègues se sont récemment désintéressés, en relevant le défi d'une cuisine artisanale et pleine de sens en collectivité, sans perte de compétence.
3. Avez-vous des projets que vous souhaitez mettre en œuvre prochainement ou en cours ? Quels sont vos objectifs de maintien et le développement de votre activité pour l’avenir ?
Nous sommes accompagnés par l'URSCOP et France-Active Franche-Comté dans le cadre de notre transformation prochaine de SCOP en SCIC, avec en plus du collège des salariés, des collèges d'élus et d'associations d'éducation populaire. Le but étant de restituer les clés de l'établissement à son collectif au complet, pour qu'il soit autonome et pérenne, et qu'il puisse porter d'autres projets alimentaires créateurs de valeur pour le territoire. La CRESS BFC nous apporte ses conseils avisés dans nos démarches en cours de demande d'agrément ESUS.
Nous allons également ouvrir les portes très prochainement (Mai 2024) d'une cafétéria grand public, dans le restaurant de l'Habitat Jeune de la Cassotte à Besançon. Ce nouvel établissement nous donnera l'occasion de faire découvrir notre savoir-faire et nos producteurs locaux dans un cadre propice à la médiation culturelle et la convivialité, au meilleur prix.
4. Avez-vous des échanges ou travaillez-vous en collaboration avec d’autres entreprises l’Economie Sociale et Solidaire : associations, coopératives, mutuelles ou autres ?
L'essentiel de notre activité est tournée vers les publics des associations d'éducation populaire. C'est pour nous le public le plus en phase avec nos valeurs de solidarité, toujours prêt à nous suivre dans nos projets d'animations pour créer du lien social et renforcer le tissu économique de proximité.